Capitaine Achab, vous ici ?

Publié le par Thomas Grascoeur

undefined        Philippe RAMOS signe une vie imaginaire du Capitaine Achab, à partir de l'oeuvre de MELVILLE. Son enfance, et sa vie d'homme. Dès les premières images, le parti-pris esthétisant se fait lourdement sentir. Heureusement, toute la partie de l'enfance d'Achab capte l'attention. On a l'impression que Philippe RAMOS a repris le postulat d'Antoine VITEZ, à savoir que la seule façon de combattre le catholicisme est de s'approprier ses mythes fondateurs. Il s'appuie sur le personnage biblique d'Achab pour improviser l'histoire d'un enfant étouffé par un milieu traditionnel et bien-pensant. Il plaque des musiques religieuses (Le Réquiem de Gabriel FAURE) sur des images profanes, et curieusement, on n'arrive pas à la conclusion que toute Foi est impossible, mais plutôt, à la manière du centaure de PASOLINI dans son Médée, que "tout est saint".
        Après quelques séquences universelles dans une forêt, paradis perdu, l'action s'encre dans une Amérique reconstituée, sur un mode symbolique. On retrouve la critique de MELVILLE à l'égard de l'Amérique bien-pensante. Philippe RAMOS a également conservé la séquence extraordiniare où l'on découvre des ossements blancs de baleine sur une grève immaculée.
        Malheureusement, Achab adulte perd toute originalité : on retrouve les passages les plus marquants du roman, avec le symbole en moins. Et la mort d'Achab sombre dans un enchaînement ridicule, qui alterne entre un cinéma réaliste mais esthétisant à la Pascale FERRAN, et du surréalisme subliminal à la Manuel de OLIVEIRA. 
        C'est peut-être le message ? Le film commence sur l'image du sexe d'une femme, comme matrice de vie. Mais cette femme est morte.

Publié dans France

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D
Bonjour,<br /> Je vous trouve un peu dur pour ce film m'a donné envie de lire le roman de Melville. Ce qui n'est pas si mal. Et puis un film où joue Dominique Blanc ne peut pas être nul. (Je suis très subjective).
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