"Into the wild", le bonheur n'est réel que partagé
Quatrième film réalisé par Sean PENN, Into the wild est l'histoire vraie d'un étudiant de 23 ans qui, fuyant une société inhumaine, son éducation et sa famille, brûle son argent, abandonne sa voiture, et part à pied à travers l'Amérique, jusqu'en Alaska.
Ces deux années d'errance d'Alexander "Supertramp" ne constituent pas seulement un road-movie de plus; si le ton est d'abord léger, il s'obscurcit insensiblement, et la joyeuse escapade devient le signe d'une révolte contre l'absurdité du monde, une lutte pour la vie, dans un univers où tout cherche à l'étouffer. Le film est adapté du journal tenu par Christopher Mac Candless et relate sa mort absurde.
Pourtant, ce n'est pas l'histoire d'un échec. C'est une quête du bonheur et de la vérité, de la naîssance à la mort, de la fraîcheur inconsciente du globe-trotter à la sagesse du mourant qui a appris à "donner aux choses leur vrai nom".
Quand l'Île est le récit imaginaire, grandiloquent, appuyé et matérialiste d'un moine qui se substitue à la conscience d'autrui pour mieux faire taire la sienne, Into the wild est la vie d'un jeune homme qui, révolté par la société, ne la combat pas mais la fuit, et part chercher le bonheur dans la solitude. Jusqu'au moment où il s'aperçoit, mais trop tard puisqu'il va mourir, que le bonheur n'existe que lorsqu'il est partagé. C'est ce voyage intérieur que le film nous offre.